Dossier : La Ligue Canadienne de Football enfin à Québec?

Par CFLman, avec son aimable autorisation.


Le 12 juin dernier, le gouvernement fédéral et provincial de même que la Ville de Québec ont confirmé le lancement des travaux pour la construction du Super PEPS de l'université Laval à Québec. Malheureusement, on n'a pas profité de cette occasion unique d'agrandir le stade de football de 10,200 sièges à 25,000 pour y accueillir une équipe professionnelle de football.

Examinons de plus près ce dossier - qui est plus que jamais d'actualité - sur la possibilité d'une concession de la LCF pour la ville de Québec. Connaissez-vous les dernières nouvelles dans le dossier LCF-Québec ? Vous pensez que cela ne regarde que la Capitale ? On aurait tort de penser ainsi puisqu'en fait, cela concerne tout le Québec. Tout ce qui touche le football mineur, universitaire jusqu'à la LCF est étroitement lié à l'issu de ce dossier. Quand on aide le football mineur et le football universitaire, on aide la LCF. Inversement, quand on aide la LCF ont aide le football mineur et le football universitaire, c'est aussi simple que ça ! La LCF est le principal employeur des gens de football de chez nous. Plus il y a d'équipes, plus il y aura d'emplois directs et indirects.

 Une visibilité gratuite pour les villes concernées et la province

Les Alouettes de Montréal jouent 18 matchs télévisés en saison régulière. Une ville qui a une équipe reçoit donc au moins 18 fois la visibilité dans le reste du Canada et ailleurs dans le monde. Si la ville de Québec obtient une équipe, l'exposition de la province sera multipliée par deux. Ceci sans compter la presse écrite et les reportages télévisés.

Une équipe de la LCF dans la Capitale aide tout le Québec. Le football dans la région de la ville de Québec est très populaire. Presque que toutes les écoles ont leur équipe. Si on ajoute à cela la rivalité Québec-Montréal, vous vous imaginez quel feu d'artifice cela ferait ? Jamais un projet sportif n'a présenté une réussite aussi certaine !

Les autres avantages

À chaque fois qu'une équipe se présente dans une ville, c'est au moins une soixantaine de bouches à nourrir. Il faut aussi les loger. De plus ces formations sont accompagnées de leurs partisans, de journalistes, des équipes de productions de télévision et de radio. Quant à la création d'emplois directs, 20 joueurs canadiens dont une portion viendra sans doute du Québec sont à considérer. Peut être certains entraîneurs, surement les soigneurs, les préposés à l'équipement etc.

Un tel projet ne pourrait qu'être couronné de succès, considérant :


  1.. La grande popularité du football dans la région de la ville de Québec alors que le nombre de joueurs a plus que triplé en 15 ans.
  2.. Québec est maintenant une pépinière pour la LCF
  3.. L'étude du marché très favorable : 72% des citoyens sont en faveur.
  4.. Sans le moindre doute, la rivalité Québec-Montréal soulèvera les passions.
  5.. La création d'emplois (joueurs, entraîneurs, personnel)
  6.. L'exposition de la ville de Québec dans le reste du Canada et dans le monde
  7.. 1 215,000 personnes ont vu le match de la 96ième Coupe Grey sur les ondes de RDS (un record). 66,000 ont assisté au match. Ce qui démontre que la province peu facilement supporter deux équipes professionnelles.
  8.. Très forte augmentation de l'intérêt de la ligue chez les jeunes adultes.
  9.. Des investisseurs motivés
  10.. Le stade pourrait tout aussi bien être utilisé pour d'autres évènements.
  

Il faut avoir des arguments coulés dans le béton pour priver la population de tous ces avantages ! Alors qu'en dit la partie adverse ?

Un représentant de l'Université Laval - après avoir avoué que la venue d'une équipe professionnelle à Québec n'affectera en rien le Rouge et Or  [l'équipe universitaire]- déclara ceci :

  « Le stade (du Peps) héberge aussi les équipes de soccer et de rugby. On y fait une utilisation multifonctionnelle très importante pour l'ensemble du programme du Rouge et Or. Alors si la question d'amener une équipe professionnelle dans nos infrastructures se pose, la réponse est non, [...]  Le Rouge et Or ne sera jamais partie prenante dans le dossier, car ce n'est pas la mission de l'organisation sportive de l'Université Laval »

Voilà qui est étonnant comme déclaration. Dans une époque où les universités courent après l'argent, les revenus en location pour divers événements apporteraient leur part de revenus. L'université McGill, hôte de l'équipe des Alouettes, possède aussi divers programmes sportifs et ont un sentiment d'appartenance également. Cela n'empêche pas de laisser les Alouettes jouer dans leur stade. McGill et Montréal profitent en plus d'une belle visibilité gratuite, qui à elles seules valent beaucoup d'argent!

Or justement, Québec est une ville touristique! Et que penser du nouveau stade des Blue Bombers de Winnipeg à l'Université du Manitoba ? Le nouveau stade de Moncton se trouve à l'Université si je me souviens bien. Ces Universités ont toutes une équipe de football et des programmes sportifs également. Ils ne voient pas d'inconvénient d'avoir une équipe de la LCF... bien au contraire!

Plus d'emplois pour les joueurs du Rouge et Or

Une équipe professionnelle à Québec signifie plus de débouchés pour nos hommes de football (joueurs, entraîneurs, soigneurs etc.) Cela incitera encore plus nos jeunes à l'exercice et aide à combattre le décrochage scolaire. Une large part de nos taxes va au financement de total ou partiel de nos universités, voilà une façon de contribuer au bien commun en quelque sorte. « Le Rouge et Or ne sera jamais partie prenante dans le dossier ». À en croire cette assertion on pourrait croire que l'Université Laval et le Rouge et Or ne pourraient pas travailler de pair avec les autres instances dans ce dossier? Or cette formation appartient à des intérêts privée ne l'oublions pas, et qui dit privé dit ouverture à prendre part à la discussion lorsqu'un intérêt (financier) entre en ligne de compte.

On peut se poser la question s'il revient véritablement au Rouge et Or de décider ce qui est bien pour la population? De plus, cette équipe ne joue en moyenne que 6 matchs par saison à Québec! Les prix d'entrée - environ 10$ pour un match du R&O - ne détonerait pas outre-mesure avec le prix très raisonables des billets dans la LCF. L'argument initial insinuant que cela affecterait le Rouge et Or a été abandonné par la suite...

Et ajoutons au final qu'avec un Peps agrandi, le recteur Denis Brière aurait pu exiger que les placiers, employés des concessions et autres personnel soient en priorité des étudiants de l'Université Laval ce qui les aideraient de payer leur études. J'ai interrogé des gens de Québec, et on m'a dit que le propriétaire du Rouge et Or était très influent dans la Capitale...

Me Bellemare, initiateur d'un projet d'équipe à Québec, a trouvé dommage le manque de vision à long terme du recteur de l'Université Laval, Denis Brière. En fait selon Me Bellemare, il aurait remis en plusieurs occasions des rendez-vous avec des investisseurs. Est-ce possible qu'une poignée d'individus puissent contrecarrer un si beau projet ? 

Les contres arguments


L'objection de l'Université Laval et du Rouge & Or ne s'est résumée à ma connaissance qu'à bien peu de choses, se résumant en quatre points :

  a.. Une équipe professionnelle de football à Québec affectera l'équipe de Laval - Cette excuse de première heure a été officiellement abandonnée par la suite.
  b.. L'équipe du Rouge & Or est "la vache à lait" de l'Université Laval, représentant 50% de l'envergure médiatique entourant l'université. On est d'avis que la LCF ferait diminuer cette couverture médiatique.
  c.. Cela nuirait au sentiment d'appartenance envers l'Université.
  d.. Ce n'est pas dans la mission du Rouge & Or !
Pour ce qui est du reste on a surtout préféré se réfugier dans un silence très prudent et fermer la porte à tout terrain d'entente.

Des arguments facilement réfutables

Comment, avec un minimum de 18 matchs télévisés à travers le Canada et également visionnés ailleurs, la venue d'une équipe de la LCF peut-elle diminuer le rayonnement de l'Université ? Au contraire cela va l'étendre d'avantage ! La rivalité Québec-Montréal va faire en sorte de faire couler plus d'encre et tout le football québécois en profitera. Ainsi l'Université aura deux moyens de rayonnement et sur une plus longue durée et portée, car la saison de football Universitaire est plus courte que celle de la LCF. Cet argument sert-il vraiment les intérêts de l'Université ? Il me semble qu'il sert plus les intérêts privés du club de football du Rouge & Or. Quant à l'argument à l'effet que « ce n'est pas dans la mission de l'Université », il s'avère que rien n'empêche la mission de l'Université de continuer, comme le font d'autres Universités partout au pays. Pourquoi Laval fait-elle bande à part ? Certaines installations auraient pu être érigées ailleurs que sur le campus et ainsi profiter des avantages d'un grand stade. Sur quelle base affirme-t-on que cela « nuirait au sentiment d'appartenance envers l'Université »? On semble lancer cette idée sans fournir la moindre preuve...

C'est très mince comme arguments, ne trouvez-vous pas ? Ce raisonnement ne fait pas le poids si on la compare aux avantages  déjà cités. Malgré cela, on a réussi à faire avorter la solution la plus simple, la moins coûteuse et qui aurait amené une équipe à plus brève échéance à Québec ! Si on a publiquement gardé le silence, nous pouvons imaginer qu'il s'est peut être produit un lobbying très efficace dans les coulisses. En fait, on peut noter des hésitations inhabituelles dans les médias et de la part de gens concernés dans ce nébuleux dossier.

Le Rouge & Or

Tous d'abord il faut ici souligner l'excellent programme de football du Rouge & Or. Les compétences sportives de l'organisation ne sont pas mises en causes. En cette matière, l'équipe de Laval est un modèle pour le reste du pays. Sur ce point nous sommes tous d'accord. Mais comme le veut la nature humaine, on aura toujours tendance à «prêcher d'abord pour sa paroisse» et à preuve du contraire, le Rouge & Or appartient à des intérêts privés qui, actuellement, prêchent haut et fort.

Le coordonnateur du programme du Rouge & Or, Gilles Lépine, avoua même : « je ne vois aucun inconvénient à l'arrivée d'une équipe de la LCF à Québec». Puis se réfugiant sur le seul argument qu'il lui restait il poursuivit « cependant il n'est pas question de partager les infrastructures du PEPS avec une organisation professionnelle ce n'est pas la mission de l'université ». Finalement, il y est aussi allé d'une contradiction quand il cita la grande assistance aux matchs des Universités américaines en exemple. Car justement, l'agrandissement du stade de 10 200 à 25 000 places permettra d'attirer aux matchs du Rouge & Or de plus grandes foules, M. Lépine !

Peut-on en toutes honnêteté considérer les arguments contraires à l'agrandissement du PEPS fournis par le Rouge & Or et L'Université Laval comme très sérieux? Est-ce peut être une simple série de prétextes pour maintenir un lucratif placement monétaire? Cela entrerait en contradiction avec leur propre déclaration «le Rouge et Or ne sera pas affecté par la venue de la LCF». Alors, quelles sont les véritables raisons de la position du Rouge & Or dans cette affaire? Elles sont peut être très ligitimes, mais comment le savoir? Ce ne sont là que pures spéculations, mais en me basant sur ce que je connais des éléments du dossier, en voici deux probables :

1) Cela fait huit ans que l'équipe du Rouge & Or s'entraîne tous les printemps une semaine en Floride. Un terrain intérieur Football-Soccer sur le campus de l'Université lui permettra de sauver beaucoup d'argent. Le bâtiment leur servira aussi en toute occasion. L'installation sur le campus fera en sorte que tout agrandissement du stade sera impossible, une pierre deux coups ?

2) Le Rouge & Or risquerait d'être relégué avec le temps au deuxième rang dans les médias.

Le public s'attend à ce que le Rouge & Or forme des joueurs de football et des entraîneurs pour qu'ils puissent aussi faire une carrière professionnelle. C'est précisément ce qu'une équipe additionnelle de la LCF au Québec favorisera. À considérer aussi qu'il n'y a rien de majeur à Québec en matière de sport durant l'été. A-t-on simplement pensé à la population ?


Pour ce qui est de l'Université Laval, je pense qu'elle a renoncé à beaucoup d'avantages en matière de visibilité, de revenus et de favorisation des intérêts économiques de la ville et du football en général pour s'aligner, en tous points semble t-il, avec la position du Rouge & Or.


Des questions qui sont toujours laissées en suspens

- Pourquoi ne pas avoir profité de l'occasion pour exiger l'agrandissement du stade PEPS de l'Université Laval alors que des rénovations étaient déjà prévues ?

- Pourquoi avoir obtenu de l'aide pour le stade Saputo via la RIO [la Régie des Installations Olympiques] finance en effet le nouveau stade du club de soccer [football européen] de l'impact de Montréal dans ses installations] , les rénovations du stade McGill pour les Alouettes, les 50 millions et plus sur 5 ans pour le retour de la F-1 à Montréal, (un évènement qui ne dure que 4 ou 5 jours par année et on ne connaît pas les réelles retombées économiques), les prêts du gouvernement du Québec pour les acquéreurs du Canadien de Montréal et celui d'une éventuelle équipe pour Québec... et que jusqu'à ce jour, du moins en apparence, il n'y a rien pour un stade de football de 25,000 places pour la ville de Québec ?

- Vous vous souvenez de la demande de Québec pour les Jeux Olympiques d'hivers de 2002 et 2012? Tous les médias poussaient ensemble le projet même si la ville n'avait pas les infrastructures adéquates! On était prêt à construire un stade pour un évènement de quelques semaines, alors qu'un stade pour le football professionnel est à bien plus bénéfique à long terme. Et il est acquis que ce sera un actif de taille dans l'éventualité d'une autre candidature pour les Jeux Olympiques. 72% d'appuis de la population pour la venue du football professionnel dans la Capitale, c'est très élevé comme faveur populaire... Pourquoi n'y a-t-il pas eu une véritable campagne soutenue dans nos médias pour favoriser la venue d'une équipe de la LCF à Québec ?

- C'est peut-être seulement une impression, mais pourquoi existe t-il autant d'hésitation à Québec dès que ce sujet est abordé ?

On commence à manquer de temps!

Le retour de la ville d'Ottawa dans la LCF est prévu pour 2011 ou 2012, une fois que le stade (rénové ou neuf) sera prêt. Il y aura un stade de 20,000 places à Moncton également en 2010. Il n'en manquera que 5,000 pour atteindre les exigences de la LCF. Il faut dire cependant que Moncton représente un petit marché, et a première vue, il ne figure pas dans les priorités de la ligue. Surtout que dans les Maritimes, Halifax est mieux positionnée. Par contre le maire de Moncton est très déterminé. Il ne faudrait pas commettre l'erreur de le compter pour battu. Même si la LCF préférerait de loin Québec, la ville risque de manquer le bateau puisque la ligue prévoit 10 équipes... et non 11.

La direction des Alouettes et les fans : des alliés

Larry Smith a voulu donner un coup de pouce à Québec dans ce dossier. Il est même allé y rencontrer les gens concernés. Avant cette série d'articles, j'en avais écris 4 autres depuis 2007 sur ce thème. De tous les commentaires des fans des Alouettes sur ce sujet et même de ceux du reste du pays, je me souviens pas d'en avoir lu un seul contre. J'ai même rejoins Larry Smith le jour de l'ouverture du camp d'entraînement des Alouettes afin d'obtenir ses commentaires :

  « La rivalité Québec-Montréal c'est la logique même. Prenez l'exemple de la grande rivalité Nordiques-Canadiens ! De plus, regardez le nombre croissant de joueurs de football francophones à travers la province de Québec. En 1993, ils étaient 8,500 joueurs. En 2008, ils sont plus de 27,000 à évoluer au football dans la grande région de la ville de Québec!»

Pourquoi Québec n'a pas encore son équipe d'après vous ?

«Le fait que Québec n'a pas encore une équipe selon moi est dû à un manque de leadership, de consensus de la part des leaders. Cela se doit d'être fait. Il y a aussi la peur qu'une équipe de la LCF fasse mal au Rouge et Or »


Puisque des projets d'infrastructures étaient prévus, la solution la plus facile était d'agrandir le PEPS de l'université Laval. « On n'a pas eu de coup de pouce ni du maire Labeaume, ni du recteur Denis Brière » déclara Me Bellemare au Journal Le Soleil. Je me souviens d'avoir vu le maire de Québec se positionner en faveur de la venue de la LCF. Puis soudainnement il devint silencieux du jour au lendemain. J'ai envoyé un courriel le 5 mai dernier à l'hôtel de ville, on accusa réception et c'est tout. Est-ce par manque d'intérêt ? Sait-il des choses que nous ne savons pas ? Est-ce un silence stratégique ? De toutes façons, depuis les années qu'on en parle, ce dossier est entouré de mystères et d'un illogisme rarement vus dans l'histoire sportive de la Capitale.

Citant les stades McGill et Saputo, Me Bellemare avait déclaré qu'il est en son devoir de faire pareil pour la ville de Québec. « On s'attend maintenant à ce que le gouvernement fasse preuve d'autant de générosité à l'égard d'un éventuel stade extérieur à Québec. » Cela rejoint un peu la déclaration de Maître Aubut qui avait déclaré l'année dernière: « La ville de Québec a un urgent besoin d'infrastructures sportives, elle n'a rien. » Mais cela semble rester jusqu'ici lettre morte.



Pour savoir où en était rendu ce dossier, j'avais rejoins Marc Bellemare le 24 mai dernier. Voici ce qu'il m'avait dit à l'époque:

  « Les études de marché et sondages que nous avons menés démontrent un intérêt certain (72%) des gens de Québec face à l'idée de recevoir la LCF à Québec. C'est pourquoi des investisseurs sérieux se sont regroupés autour de l'idée. La Ligue a été rencontrée à Toronto et les Alouettes ont maintes fois déclaré publiquement leur appui. Toutefois, ces investisseurs veulent une équipe de football professionnel, ce qui représente un projet d'environ 40 millions $. C'est déjà pas mal . Ils ne sont pas intéressés à construire un stade de 25 000 sièges, ce que la LCF exige.

  Le recteur de l'Université Laval a refusé toutes les propositions que nous lui avons faites en ce sens et le Maire de Québec a refusé d'intercéder auprès de lui pour développer le stade du PEPS. Nous travaillons actuellement avec la Ville de St-Augustin qui a démontré un intérêt réel.
»

Il eût été tellement plus facile de sauver temps et argent si l'agrandissement du stade PEPS avait été décidé en temps opportun. Il semble qu'une poignée d'individus en ont toufeois décidé autrement. En ce moment, nous serions tous en train de saliver à l'idée de rencontres futures entre Québec et Montréal. Heureusement le maire de Saint-Augustin-de-Desmaures, Marcel Corriveau, est ouvert à l'idée d'avoir un stade dans sa municipalité. C'est l'une des possibilités qui devra être étudiée rapidement, car que ce soit cet emplacement ou un autre, il faut de l'argent pour le construire !



 Avril 2008, dans le Journal de Québec, on pouvait lire les déclarations suivantes.

Régis Labeaume, maire de Québec : « Des avocats se promènent partout en ville en parlant du sport professionnel. Quand ils auront de l'argent dans leurs poches, le maire sera là pour les écouter »


Me Marc Bellemare : « On ne demande même pas d'argent. Tout ce qu'on veut, c'est protéger le terrain et déplacer le futur terrain de soccer, afin qu'on puisse agrandir le stade de football, éventuellement »

Le député Sylvain Légaré : « J'ai un peu de misère avec le fait que l'Université Laval ne retourne pas les appels d'hommes d'affaires qui ont 20 millions à investir »

Puis, le Journal déplora le fait qu'il était impossible d'obtenir les commentaires de l'Université Laval. De plus le recteur, Denis Brière, devait d'abord donner une conférence de presse, qui a ensuite été annulée.

Pourquoi Me Bellemarre voulait protéger le terrain ? Nous le savons maintenant, puisque le projet du PEPS se réalisera sans l'agrandissement du stade, stoppant ainsi toute possibilité d'une équipe professionnelle évoluant à l'Université Laval. Advenant que la déclaration de M. Labeaume a été rapportée correctement, pourquoi a-t-il parlé ainsi, alors que Me Bellemarre ne semblait pas demander d'argent? Et que penser du mutisme de l'Université Laval et de l'annulation de la conférence de presse ?


Un nouveau joueur entre en jeu.


En début du mois de mai, une nouvelle venue fit éruption dans le dossier de la LCF à Québec. Une femme d'affaire, amie personnelle du directeur général et entraîneur-chef des Lions de la Colombie-Britannique, Wally Buono. Les médias disaient que cela faisait longtemps qu'elle s'intéressait aux activités de la LCF. Qui est donc cette femme d'affaire ?

C'est Christina Saint Marché, d'origine britannique, qui a vécu aussi en Alberta et en Ontario. Elle est propriétaire d'une maison de haute couture (Christina Saint Marche Limited) dont le siège social est à Londres en Angleterre. Elle possède également, à Montréal, la maison de production Signature Entertainment.

Depuis 2001, elle tente d'acquérir une équipe de la ligue Canadienne de Football. D'abord les Stampeders de Calgary, puis ensuite les Argonautes de Toronto et enfin, en 2006, elle a voulu relocaliser les défunts Renegades d'Ottawa à Québec. En matière de ténacité, je pense qu'elle peu donner des leçons à bien des hommes d'affaires.

Mme Saint Marché confia d'ailleurs à The Gazette : « J'ai déjà fais tous mes devoirs et investit beaucoup de temps et d'argent. (.) Des commanditaires de France sont intéressés également » S'ajoute à cela la démarche de l'ex joueur de la NFL Oronde Gadsden, qui désire voir aboutir une équipe de la LCF aux États-Unis, soit à Détroit ou à Rochester. Ce dernier a essuyé le refus de la ligue, mais se disait déterminé à poursuivre son but. On peu déjà se poser la question : comment ce fait-il que des étrangers voient la venue de la LCF comme une excellente affaire, quelque chose de très désirable, et qu'on n'est pas encore fichu d'avoir un stade ?

Donc en plus d'un groupe d'investisseurs québécois et américains, qui ont déjà montré leur grand intérêt, voilà un nouveau joueur qui se pointe le bout du nez dans ce dossier. On ne peut certainement pas reprocher à Marc Bellemare d'avoir la suite dans les idées. Il se bat depuis 2004 pour que la ville de Québec possède son équipe de la LCF. C'est donc sans surprise que Me Bellemare a pris l'initiative de rencontrer cette femme d'affaire. Il n'y a toutefois pas de temps à perdre, car le maire de Moncton se montre particulièrement agressif pour avoir une équipe. alors que la ville de Québec traîne encore de la patte!

Me Marc Bellemare confia au journaliste du Soleil Ian Bussière : « La Ville de Québec est capable de mettre 52 millions $ sur cinq ans pour le Moulin à images et le Cirque du Soleil. C'est une bonne idée, mais c'est également ce que ça coûterait pour bâtir un stade de 39 000 places capable d'accueillir la LCF, les Jeux du Commonwealth et les Jeux panaméricains! Qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'y a pas d'argent à Québec pour un stade »

Notons aussi que le Moulin rouge est gratuit alors qu'un stade aurait donné des revenus en taxes pour bien plus que pendant 5 ans, et pourrait servir à de multiples usages sportifs et culturels sur une très longue période...

La LCF à Québec c'est un succès assuré

Personne n'est intéressé à jeter de l'argent par la fenêtre. Aussi, à la demande d'un groupe de futurs investisseurs, on confia à la firme Impact Recherche de faire une étude réalisée le 9 au 19 avril 2007 auprès de 1 001 personnes francophones et majeures dans la grande région de la ville de Québec. Le sondage dévoila que 53 % des personnes interrogées assisteraient toujours ou à l'occasion aux parties de football de leur nouvelle équipe à Québec. C'est un résultat énorme. De plus, 29% des personnes interrogées, qui représentent 15% de la population totale, sont intéressés à obtenir des billets de saison !!

On peu facilement imaginer la jubilation des futurs investisseurs devant un tel résultat ! Quand on a 25,000 abonnements à vendre et que le bassin de population de la grande région de Québec, qui comprend sa zone urbaine, est d'environ 1 100 000 habitants, on ne peut que constater 15% c'est un chiffre à faire pâlir d'envie n'importe quelle organisation sportive ! Et en plus 53% assisteront à l'occasion aux matchs, assurant du coup un fort roulement de partisans. N'oublions pas que c'est sans compter la fièvre qui frappera immanquablement dès les premières escarmouches Québec - Montréal ! Les abonnements vont se vendre comme des petits pains chauds !

Il n'est donc pas étonnant que des investisseurs sérieux se soient pointé le bout du nez. Les trois plus importants ont même rencontré le commissaire de la LCF. En 2008 le Journal le Soleil en a interrogé l'un d'entre eux qui n'est même pas amateur de football ! « Pourquoi n'investirais-je pas? C'est une bonne affaire à long terme » avait-il dit à un journaliste.

Lorsqu'on, se donne la peine de bien étudier le sujet, c'est impossible de comprendre pourquoi cela n'a pas encore été fait ! Or voici que Christina Saint Marché est venue avec une nouvelle proposition qui en étonnera plus d'un!


Christina Saint Marché est née en Angleterre mais a vécu son enfance au Montana. Très jeune, elle est tombée en amour avec NOTRE football, traversant la frontière régulièrement pour voir jouer les Stampeders de Calgary. Elle a déjà fait des dons pour le football collégial québécois également. Elle aime beaucoup le Québec, parle français et comprend également sa culture.

  Je trouve ça triste que les joueurs de Laval ne puissent pas poursuivre leur carrière dans les rangs professionnels dans la même ville où ils ont évolué à l'université [...] Je suis sérieuse et j'ai un plan.

Le Plan ?

Dans une entrevue, Christina Saint Marché confia qu'elle était convaincue de réussir à agrandir le stade PEPS de l'Université Laval de 10,200 à 28,000. Elle n'a pas besoin de l'argent des gouvernements dit-elle. Ce serait une donation à l'Université ! Il faut être joliment convaincu du succès de la LCF à Québec pour vouloir faire une pareille offre. De plus, la venue de commanditaires de France qui désirent investir dans une équipe de la LCF à Québec serait au coeur de son projet d'envergure.

La direction de l'Université Laval a-t-elle refusé ce très généreux don de Mme Saint- Marché? Je n'ai pas eu de confirmation. Le Maire de Québec était t-il au courant? Silence radio, une fois de plus.

Ce que Christina Saint Marché ne savait probablement pas à l'époque, c'est que le groupe Bellemarre aurait déjà offert à l'Université d'ajouter une estrade et en plus, de payer 1,2 millions $ pendant 15 ans pour mettre la main sur les droits! L'Université Laval avait alors refusé! On n'avait pourtant rien à perdre et tout à gagner dans ce dossier, c'est quand même incroyable comme dénouement!

L'hippodrome, le plan du Maire de Québec ?

En Avril dernier le quotidien Le Soleil déclara que « la mairie de Québec jongle avec l'idée de transformer l'hippodrome en stade multifonctionnel de 35 000 à 40000 places pour du soccer professionnel, du football de la Ligue canadienne et des spectacles ».

Toutefois aucun plan ni étude de marché n'a été effectué. Québec est fortement une ville de football, c'est connu, or selon l'article mentionné plus haut : « la première motivation de la Ville de construire un stade à ExpoCité est d'y loger une équipe de soccer professionnelle de la USL ! » Et pourquoi amener une équipe de la USL à Québec? « Pour créer une rivalité avec I'Impact ».

Incroyable!

Pourtant, le Onze montréalais, c'est bien connu, a des idées de grandeur désire quitter l'USL pour rejoindre la MLS. Elle sera où la rivalité ? Alors que la venue de la LCF à Québec s'installera une rivalité naturelle dans une ville de football à part ça ! De plus « aucun promoteur de Québec pour le soccer s'est manifesté » alors qu'il en a deux pour le football Canadien. Le Soleil ajoute aussi le fait que l'Impact attire en moyenne 13,000 spectateurs à Montréal une grande ville multiculturelle, alors que Québec l'est beaucoup moins. Le Stade PEPS actuel compte 10,200 places, c'est assez grand pour l'USL. Mais si l'Université Laval accepte d'y accueillir une équipe professionnelle de soccer, elle devra s'expliquer pourquoi elle a refusée une équipe professionnelle de football, 1,2 millions $ pendant 15 ans et l'agrandissement du stade gratuitement, aux frais de la princesse.


Le 14 juillet dernier, Marcel Bellemarre m'a parlé de deux villes intéressées à héberger un club de la LCF : Lévis et Saint-Augustin-de-Desmaures, là où il y a un vaste terrain vaccant. J'avais déjà eu un entretien avec le maire Marcel Corriveau le 16 juin dernier. Il était très enthousiasmé par le projet. Le terrain, qui doit être déboisé, représente des millions de pieds carrés et est zoné commercial m'a-t-il dit. Il est prêt à collaborer. Il a déjà rencontré Me Bellemarre à plusieurs reprises et a entendu parler de Mme Saint Marché également, ainsi que d'autres investisseurs. Je ne connais pas trop de détails sur le dossier de la Ville de Lévis, mais de ce que j'ai pu entendre me permet de croire que celui de St-Augustin semble être très bien parti. À mon humble avis, je crois que l'acquisition du terrain est le plus gros obstacle. Il est bien évident qu'une forme quelconque d'aide financière sera nécessaire, car la tâche ici ne se limite pas à un simple agrandissement mais bien de partir à zéro.

Projet Nordik

Le Maire Corriveau m'a également parlé d'un autre projet tout près. C'est celui du promoteur Mark Charest du projet Nordik qui évaluait la possibilité de construire un nouveau Colisée pour la venue éventuelle d'une équipe de la LNH. Dans sa deuxième phase, un terrain de football est prévu pour une équipe de la LCF si, bien sûr, le projet de Me Bellemarre ne se réaliserait pas avant. Je n'ai pas enquêté sur le projet Nordik, car il n'a pas pour priorité le football, mais ça reste une avenue intéressante qu'il faut continuer à suivre du coin de l'oeil.




Sur  la capacité du Québec d'avoir deux équipes de football professionnelles...


Sachant que la dernière coupe Grey a été visionnée par 1, 215,000 personnes uniquement sur le réseau francophone RDS (un record) en plus d'une assistance de plus de 66,000 au match, la province est parfaitement capable de soutenir deux équipes de la LCF sans aucun problème. N'oublions pas que la ville de Winnipeg est comparable à la ville de Québec et possède depuis très longtemps son équipe. La ville de Moncton qui est pourtant plus petite que Québec en veut une également. Or, à ma connaissance, le football Universitaire de ces villes là n'attire pas autant les foules que ceux de la ville de Québec. On dit souvent la jeunesse c'est l'avenir, or, il y a une forte augmentation de la popularité de la ligue auprès des jeunes adultes.

J'ai rejoins Christina Saint Marché qui à ce moment là était en Europe : « Pour l'instant, j'ai donné la permission à Me Marc Bellemarre de parler en mon nom» m'a-t-elle confié. Puis elle ajouta «pour le moment Marc est le leader». Il y a aussi autre chose qu'elle ma dit qui laisse entendre que ce beau projet est loin d'être terminé, «au fur et à mesure que les choses avancerons nous pourrions nous rencontrer en personne». Puis finalement son dernier commentaire était dirigé chaleureusement à l'endroit des gens de Québec : «La ville de Québec mérite une équipe de la LCF. Il n'y a pas un meilleur groupe d'amateurs dans tout le Canada. Ils sont les plus loyaux du pays et prennent le sport très au sérieux». Je ne sais pas si les bouillants fans de Regina vont être d'accord, mais effectivement Québec supporte passionnément ses équipes. Sous toutes réserves, certains petits indices me laissent croire que Mme Saint Marché aurait un pied à terre à Québec.

 Qu'est ce que tout cela veut dire ?

Du côté négatif ; Notons la déclaration de Me Marc Bellemarre quand il affirme que «doter Québec d'infrastructures sportives ne font pas parti des priorités municipales». Du moins au niveau professionnel car la ville a donné 10 millions pour le stade intérieur du Rouge & Or. Après l'examen de ce dossier, le manque de coopération, de support, de volonté des ''Leaders'' qu'a noté Larry Smith semble se confirmer. Force de constater qu'il semble être principalement dirigé contre la venue de la LCF à Québec et faisant fi de la volonté populaire et de l'intérêt public comme a démontré le sondage. Au point même de renoncer à de fortes sommes d'argent. C'est comme lire un roman-fiction ou pire faire un mauvais rêve. Mais hélas c'est la triste réalité, alors que tout était offert sur un plat d'argent en faveur de la ville et de l'Université Laval. On peu se demander s'il existe un autre endroit en Amérique du Nord qui aurait traité ce dossier de cette façon.

Du côté positif ; nous assistons à l'émergence d'une union entre Me Bellemarre et ses investisseurs et Christina Saint Marché et les siens. Cette dernière a déjà dit qu'elle n'avait pas besoin d'argent des gouvernements et qu'elles avait déjà un groupe de commanditaires Européens intéressés. Toutefois, agrandir un stade déjà existant de 10,000 à 25,000 places est une chose. Acheter un vaste terrain et en construire un neuf en est une autre. «Notre projet ce n'est pas le stade mais une équipe» me confia Me Bellemarre et ajouta «on en arrive à un stage où il faut vraiment régler l'histoire du stade». En somme, on est prêt à faire sa part, mais il faudrait que les «Leaders» fassent aussi la leur. Comme cela ce fait dans beaucoup d'endroits en Amérique du Nord. Répétons-le, le groupe de Marc Bellemarre s'était, au départ, d'avoir une équipe de football, pas un stade. Il voulait faire comme le Rouge & Or. Eux aussi n'ont pas de stade et on fait agrandir le stade du PEPS de 5,000 à 10,000. Bellemarre, c'était un agrandissement du même stade de 10,000 à 25,000, en plus il payait un loyer et l'agrandissement. À mon humble avis, s'il y avait eut agrandissement du stade de l'Université Laval, une annonce de l'arrivée d'une équipe professionnelle de football à Québec n'aurait pas tardée.

Mais voilà que la coalition avec Christina Saint Marché propulse le projet à un autre niveau. Sans connaître les détails, on peut que spéculer, mais il me semble que cette union donne plus de poids au projet d'une équipe de la LCF à Québec et d'autres options s'ouvrent au groupe.

La LCF à Québec : une simple question de temps ?


Comme beaucoup de villes de sa taille, il est évident que la ville de Québec réunie toutes les conditions gagnantes pour avoir sa propre équipe professionnelle de football chez elle. La LCF est taillée sur mesure pour elle. Certain peuvent faire cette déduction logique : «Que ce soit à Saint-Augustin-de-Desmaures, à Lévis ou ailleurs, d'une façon comme une autre, il y aura une équipe professionnelle de football à Québec un jour.» Cela ne veut pas dire nécessairement que l'équipe jouera dans la ville de Québec. Et s'il y a échec, oui, si on laisse filer cette belle occasion, il est à prévoir que quelqu'un, quelque part devra un jour en porter la responsabilité. Par contre il est encore temps de réparer les tors et de s'unir pour le bien commun. Pour beaucoup qui connaissent bien le dossier, on pense que la venue de la LCF à Québec n'est qu'une question de temps. Et les bâtisseurs de l'équipe de la LCF de la ville de Québec auront toute la reconnaissance des très nombreux amateurs de football et des commerçants; voir de la majorité de la population. Car Québec est une ville de football !

«On s'attend que la ligue mette l'an prochain de plus en plus d'énergie dans le projet d'expension. Au plan financier, il y a de plus en plus de monde qui s'impliquent, des investisseurs surtout.» Me Marc Bellemarre.

En guise de conclusion...


Est-ce que je sais tout ? Non. Sûrement des choses m'ont échappées. Est-ce que je vous est tout dit ? Non plus. Mais je crois que vous avez assez d'éléments pour vous forger votre propre opinion. Je pense que ces recherches sans être parfaites sont probablement proches de la vérité. Je suis d'avis que le public, les nombreux amateurs de football, les 72% qui désirent la LCF à Québec avaient le droit de savoir. Certain d'entre vous seront peut être déçu à la lecture de cet étrange dossier, peut être même choqués. D'autres seront optimistes car des gens déterminés luttent pour la réalisation de ce projet. Il serait bien que ce dossier soit connu par le plus de gens possible (amis, médias, internet, facebook etc.).

Vous voulez vous exprimer ? Voilà une autre façon de contribuer. Donnez votre nom, ville et pays et écrivez pourquoi vous désirez la LCF à Québec voici une adresse courriel: ypsdhrorp+ubgznvy+pbz